Chanson O hasard
– 6 février 2012, 22 heures, port de Colonia Helvetia, Uruguay, j’étais debout dans la file d’attente. Depuis 15 minutes, la tempête faisait durer le suspens.
Je me suis retournée pour observer la salle d’attente et ses sièges vides. L’ensemble des passagers s’était levé dans l’espoir de pouvoir enfin embarquer pour la dernière course du jour reliant Colonia à Buenos Aires. N’étant pas sûre que cela aurait lieu, j’avais envie de retourner m’asseoir. Mais un fort : » Reste où tu es ! » a retentit dans ma tête.
Trente secondes plus tard, les deux passagers derrière moi commençaient à spéculer sur l’heure possible d’arrivée du bateau en capitale argentine. L’un d’entre eux avait un avion à prendre. Je me suis retournée, j’ai dit “ moi aussi “, car en effet, mon trajet de retour en Suisse ne faisait que commencer et je devais prendre le long courrier de nuit » Buenos Aires – Barcelone « .
Nos regards se sont trouvés. Et personne mieux qu’Elton John pour décrire cette sensation “when the hammer hits, reality runs through your spine and the pieces finally fit “ – quand le marteau frappe, la réalité file le long de ton dos et les pièces enfin s’assemblent. Aussi simple que ça. Nous nous sommes reconnus. Oriol, il s’appelle, d’où le “ O “ hasard au lieu de “ Au “ hasard.
Il s’avérait que nous prenions le même bateau, puis le même vol.
Pour l’anecdote, j’ai fait l’aller-retour Suisse-Montevidéo des dizaines de fois dans ma vie, j’ai fait escale à Madrid, à Londres, à Rio, à Sao Paolo, mais jamais, JAMAIS à Barcelone. Depuis la Suisse, cela ne fait aucun sens de passer par cette ville, c’est comme aller en arrière.
Cette fois-là, c’est une erreur dans le système des réservations qui a déplacé la ligne de mon trajet, la faisant passer par Barcelone.
Chanson Lena
– Assise au piano, devant la fenêtre, j’ai commencé avec cette simple phrase : “ Mon coeur est lourd ce matin “ suivie de: “ Je ne sais pas si cette brûlure apporte de la vie ou de la mort “.
Notre Dame de Paris brûlait .
De mon côté, je venais d’apprendre que ma petite soeur, Lena, devait subir une opération de 14 heures pour soigner une tumeur bénigne au cerveau. Moi, je pensais être en train d’écrire au sujet de ma propre brûlure, de ma tristesse de ne pouvoir lui tenir la main … alors que qui sait ?
Nos douleurs se connectent-elles quelque part dans l’air… ?
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