Safe

L’album Safe sera composé des 8 titres suivant en plus d’un poème en espagnol

Take
Look at you
Stick to Love
Eternity
Mean it
J’ai l’océan
Ivresse
Safe 

Vous avez peut-être déjà vu ces titres mentionnés dans des set lists de concerts ou des versions lives, ici on parle de versions studio.

Ecouter Ivresse https://on.soundcloud.com/enFKj

Ecouter un extrait de Stick to Love https://bit.ly/3fxg255 

Take

Take whatever it is you want
from my head to my bones
from my skin to my soul
and if you need tears to clear up all your sins
then come and take my eyes
and if you need jokes
to entertain your time
then come and take my scars
I guess they’ll make you laugh
and if you’re voiceless and need my screams to hear
the pain you can’t release
come I give you my peace

Piece by piece as you take from me
everything I am 
here’s what I ask
Piece by piece as you take from me
everything I am 
please do remember
that what you take from others is what you don’t give to yourself

And if you need honesty
I see why you take my dignity 
as your prefered seat
to stand up on your feet
and if you need hands, oh damn you need hands
to hold on to your chance
would you dare holding mine
accept we’re the same

Piece by piece as you take from me
everything I am 
here’s what I ask
piece by piece as you take from me
everything I am 
please do remember
that what you take from others is what you don’t give to yourself

What is it you’re looking for 
when you steal from other’s love

Take whatever it is you want
from my head to my bones
from my skin to my soul 
and if you need tears to clear up all your sins
come, take my eyes, 
in them you’re only light

Prends

Prends ce que tu veux
de ma tête à mes os
de ma peau à mon âme
Et si tu as besoin de larmes pour effacer tous tes péchés
alors viens et prends mes yeux

et si tu as besoin de blagues
pour t’entretenir
alors viens prends mes cicatrices
Je suppose qu’elles te feront rire

Et si tu es sans voix et que tu as besoin de mes cris pour entendre
la douleur que tu ne peux pas libérer

viens je te donne ma paix
Bout par bout pendant que tu prends
tout ce que je suis
voici ce que je demande
Bout par Bout pendant que tu prends
tout ce que je suis
s’il te plaît rappelle toi
que ce que tu prends aux autres est ce que tu ne te donnes pas à toi-même

Et si tu as besoin d’honnêteté
pour te tenir debout
Je vois pourquoi tu prends ma dignité
comme siège préféré
Et si tu as besoin de mains, oh tu as besoin de mains

pour saisir ta chance
oseras-tu prendre la mienne
Accepter que nous sommes pareils

Bout par bout pendant que tu prends
tout ce que je suis
voici ce que je demande
Bout par Bout pendant que tu prends
tout ce que je suis
s’il te plaît rappelle toi
que ce que tu prends aux autres est ce que tu ne te donnes pas à toi-même

Qu’est-ce que tu cherches
quand tu voles l’amour des autres

Prends ce que tu veux
de ma tête à mes os
de ma peau à mon âme
Et si tu as besoin de larmes pour effacer tous tes péchés
Viens, prends mes yeux,

en eux tu n’es que lumire

A propos de Safe:  vous trouvez le texte ci-dessous en audio ici: https://bit.ly/3Su3QAq

A qui dois-je mon silence?” c’est une phrase présente dans les 15 minutes de vocal whatsapp envoyées à Facundo. S’il ne l’avait pas relevée, elle serait restée là, en digital dans un portable à l’autre bout du monde. 

C’est comme ça la poésie, la sagesse aussi. Elles passent au vol dans les choses qu’on n’entend pas vraiment passer entre nos lèvres. 

Qu’y avait-il dans ces 15 minutes? Un de ses trucs qu’on sait mais dont on ne fait pas le récit faute d’espace sur la page, faute d’espace dans ce qu’on préjuge du coeur de l’autre. 

Je commençais par: “Il me manque du courage”. 

Il faut du courage pour reconnaître ce qu’on a. 

J’ai des mots. Ce ne sont pas les miens, en réalité, ils ont été crées par d’autres, et moi je reçois, comme des rêves, de nouvelles combinaisons. 

J’ai ça et pas grand chose de plus. Une cage de résonnance quelque part sous ma peau. 

“A qui dois-je mon silence?” 

À ce stade pas grand monde, personne à vrai dire, si je suis de bonne foi. 

Alors, d’abord, j’ai envie de vous parler d’André. 

André * a été ma troisième figure paternelle (après mon père biologique et mon oncle maternel). 

Lorsqu’il avait 4 ans, l’eau de la baigneoire est devenue trouble, de la même couleur que le vin que buvait son père, cuvée ferreuse, probablement rouillée comme les rêves de sa maman qui s’était rendue sur le fil du raseoir. 

Laura ** quant à elle, quelque part sur la mer de sable où aucune trace ne résiste au vent, s’est vue les mains attachées. Elle dit que je fais partie des premières personnes à qui elle a parlé. Mais il y a des choses que, je le sais, seul le silence est assez grand pour porter. 

C’est ce que j’aime en particulier chez les arbres, leur façon d’écouter: silencieusement, sans secousses; leur écorce ne se refusant jamais à une étreinte. Parfois je suis apprentie arbre, d’où le nombre de confidences reçues, lentement retournées à la terre, glissées au travers de mes racines. 

J’en connais des êtres comme Laura et André. 

Portés jusqu’au bord, par la vie ou la mort, qui sait laquelle des deux. 

L’image du bord du gouffre appelle toujours la peur de la chute, la question du saut jusqu’à l’autre côté de la faille. Mais il y a une troisième option. Dans le firmament, espace infini, l’explosion, comme une Super nova, la désintégration physique, psychique, ou les deux. 

Ce dont on ne parle pas souvent c’est le chemin de retour au sol, après avoir récupéré à minima quelques fragments de Soi. 

Mais retrouver ses parts, ou comprendre qu’elles peuvent rester là-bas, ailleurs, filer leur propre chemin dans le vide, c’est l’oeuvre d’une vie. 

Résilence, il paraît que ça s’appelle. 

Un peu comme l’amour, si l’on dit que c’est un état, alors c’est un état de renaissance constante, un éternel mouvement. Si l’on dit que c’est une action alors c’est une danse sur un sol qui change de consistance. Un sol qui oscille entre une vérité et mille illusions. 

C’est d’ailleurs à leur façon de danser qu’on les reconnait, chaque fois qu’ils et elles écrivent L’amour est plus fort que la violence” à leur manière, toujours avec douceur. D’une douceur qui pour ce monde semble parfois violente. D’une douceur parfois douloureuse à porter. 

Comme chacune de ces fichtres oeuvres que l’on crée naïvement sans avoir conscience de ce à quoi on donne vie “Safe” m’interpelle.

Peu à peu cet album me dévoile de quoi il parle, pour qui il parle. Et il me demande : 

Et toi, t’en es où?” 

“A qui dois-tu ton silence?” 

Récemment, j’écrivais dans un mail à un ami: “Combien on dit? Combien on tait? Pour qui on dit? Pour qui on tait?” 

Se pourrait-il que, parfois, on taise pour ne pas être, sur l’étagère, la poupée avec quelques cheveux en moins et ce regard différent, comme s’il lui manquait des paupières pour baisser les yeux. 

Angelo a été le premier de qui j’ai accepté ce regard. Le premier de plusieurs qui m’ont fait me mettre à jour. 

Me mettre à jour jusqu’à cette fois où en rentrant chez moi, j’ai enclanché cette chanson liée à une période de ma vie et j’ai lâché les vanes. 

Pleuré de quoi? 

De liberté. 

Parce que c’est fini. Parce que je suis au jour d’aujourd’hui, tout simplement, et qu’il n’est pas hier. Aucun de mes hiers. 

Alors voilà, à la question que me pose l’album “Toi, t’en es où?”.

En chemin. 

La douceur parfois elle est dure à porter car elle relève d’une force. Et il faut du courage pour accepter de ne pas être faible. 

Je sais que collectivement et individuellement nous sommes tous déjà morts un nombre suffisant de fois pour affirmer une force humaine. L’emprunte en négatif des couleurs, c’est peut-être elle qui permet de saisir la valeur de la vie. Nous sommes nombreux à la co-naître. 

A Milan, je passe à côté de ces êtres noircis comme au charbon, recroquevillés sur le trottoir. Ont-ils atteint un point de rupture non réversible? Seraient-ils la preuve que les humains sont cassables de façon permanente? 

On ne sait pas. Aussi longtemps que l’on respire on est fait pour se régénérer. 

Alors voilà, à la question que me pose l’album “Toi t’en es où?”.

En chemin. 

Libre, de plus en plus, de l’illusion du gouffre. 

Et quand “Safe” me demande “Alors?” . Alors cet album il est pour nous. Nous que la vie a pris par la main une fois, cent fois jusqu’au bord, jusqu’à nous faire réaliser qu’il n’y a pas de ravin. 

A nous. 

Marian

*quand j’ai rencontré André, il avait quitté l’église et n’était plus pasteur, mais si vous avez envie d’en savoir plus sur son histoire, j’ai mis ce livre qui parle de son parcours en lien. Le livre date des années où il était encore pasteur. 

** en lien sur “Laura” j’ai mis sa participation un Ted Talk, ici je vous laisse le site internet de l’association qu’elle a créé https://www.traumascapes.org

Comment contribuer:

L’ensemble des titres a déjà été enregistré, la plupart du budget de production a été couvert, il manque encore les fonds pour le mastering et la promotion de l’album. 

Vous pouvez faire partie de l’aventure et contribuer à que l’album voit le jour et arrive aux coeurs et oreilles de l’audience des façons suivantes: 

Par un soutien financier via Paypal paypal.me/mariancrole

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