Une fois, des années après notre rencontre qui était d’abord partie sur un versant amoureux, un homme m’a dit: « j’ai été maladroit avec toi. »
Ce n’était pas attendu, ce n’était pas nécessaire. Les années étaient passées, nous étions toujours naturellement en lien en ayant laissé hors de question l’idée d’une relation amoureuse, notre amitié parfaitement vivante.
Ce n’était pas attendu, mais ça a été bon.
Un peu comme si certaines choses étaient comme des mouches dans l’air en été, ces mouches de taille moyenne qui zigzaguent frénétiquement et vous empêchent d’être en paix.
C’était bon comme si les mots nommant la mouche l’avaient faite se poser, silencieusement. Et alors le chant des grillons, les parfums colorés du mois d’août pouvaient reprendre l’avant-scène.
Depuis je garde cet évènement comme la preuve que le temps a ses vertus et porte parfois des fruits inattendus.
Ces jours, je partageais avec des amies femmes et je crois qu’il y a une autre mouche à nommer. Une mouche de mon côté et vraisemblablement d’autres femmes aussi.
Le résumé de nos échanges entre nanas irait plus ou moins dans cette direction :
« Quand je vois qu’un homme est touché par moi, par quelque chose de particulièrement féminin en moi – ça me déstabilise ».
Certaines le vivent aujourd’hui, d’autres se souviennent de cette dynamique comme une chose passée, le fait est que vraisemblablement c’est quelque chose que plusieurs d’entre nous avons senti.
Ou pourrait partir dans mille hypothèses du pourquoi ?
» Parce que j’ai peur qu’il voit quelque chose qui n’est pas vraiment moi et que je doive faire un effort pour maintenir cette image »
« Parce que j’ai peur qu’il prenne des décisions basées sur ses émotions et m’en tienne responsable parce qu c’est « MOI » qui lui a fait sentir ceci ou cela. »
On pourrait continuer toute la nuit comme ça.
L’important c’est le « J’ai peur ». Elle est là la mouche.
Ce matin j’ai rappelé mon ami et je lui ai dit : « Tu te souviens quand tu m’as dit avoir été maladroit ? Ben aujourd’hui c’est mon tour.
Mon tour de te dire : j’ai pas su, j’avais pas l’espace de confiance en moi, pour vraiment t’accueillir dans ma vie. »
Il n’y avait pas l’espace pour recevoir un regard en confiance, une présence, une façon d’être autre, cette envie de l’autre d’être en mouvement ensemble dans une recherche de connexion.
Pourquoi ?
On s’en fout.
Perso, je crois que la seule chose dont on peut avoir peur c’est soi-même.
Quand on oublie être la vie tout simplement.
En tout cas, j’expérimente que rien ne crée plus d’espace en moi que lorsque chacun nomme sa mouche. La sienne tout simplement.
Place à la confiance et au temps qui fait murir les fruits.
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